Depuis la frontière du Brésil. Plein est de l'Orient (...!) bolivien.
Y'a rail. Oui. C'est ça : comme une musique. Une sorte de mélange de. Le rail qui rythme et tangue. Un tango qui respire la samba et puis... quoi ?
Une chaleur incompréhensible ressemblant à tous les bouts de monde de coin de frontière. On ne sait plus si c'est l'oiseau ou le caïman. Touristes absents dans un bout de Pantanal où... Quoi ? On ne sait pas. Un goût de change à pas bon prix, un goût de piste à poussière avec... ou sans.
Et aussi, à part tout ça, un moment bien.
Donc, après, le train en plus que première classe : en pullman ! Ouahhh ! Le rêve : on s'imagine dans un Orient Express au luxe de bois patinés et cuivres...
Et c'est un siège défoncé dans un wagon oublié.
Comme perdu là - sait-on pourquoi ?- où tout le monde s'engouffre entouré des vendeurs d'empanadas, de coquin coula, de poulet, de graines, d'amuse-gueules pour la voie de fer... Bon D... Comment s'asseoir pour être bien ? Et ça roule et ça tangue et ça se traîne... Tortillard en ligne droite longeant de temps à autre (oui : surtout autre) des broussailles en feu qui enfument et brûlent jusqu'à l'entraille du wagon.
Et aussi : des douceurs aperçues aux fenêtres du train qui nous raille... L'esprit surgissant au coin de ta vie. Surtout quand tu le regardes intensément !
Intensité !!! Un maître mot pour donner du beau à nos sens !
Une après-midi et un bout de nuit plus tard, vers deux heures du mat, quand le jour ne le dispute pas encore à la nuit, on s'est pris un coin de drap à l'abri de quelques éclairs et rayons de pluie à l'auberge "Victoria" tout près de la place. Le patron embrumé des premiers sommeils nous a souri et... ouvert.
Donné l'assistance au voyageur surgi de nulle part, sac au dos.
Au matin, nous avons rejoint la clarté luxueuse de la "Villa Chiquitana".